Rapport de la présidente nationale – novembre 2020

Introduction

Je soumets respectueusement mon rapport à titre de présidente nationale de mai à septembre 2020.

Ne voulant pas écrire un roman, j’ai passé quelques jours à réfléchir à ce que j’allais écrire étant donné qu’au cours des sept derniers mois, nous avons tenu tellement de réunions ainsi que de rencontres avec les médias et déposer tellement de griefs. Le travail accompli pendant cette période a été considérable et il a entraîné des changements positifs et un meilleur appui pour de nombreuses personnes. Je tiens à reconnaître le travail acharné et le soutien des membres de l’Exécutif national et du personnel du SEAC au cours de cette période et à les en remercier, alors que nous nous dirigeons vers une nouvelle norme de travail virtuel depuis la maison pendant une pandémie mondiale.

L’état de pandémie dure depuis maintenant 7 mois, ce qui a eu diverses incidences sur un grand nombre de nos familles, collègues, amis, voisins ainsi que sur nous-mêmes. Les répercussions sur la santé physique et mentale de nombreuses personnes ont été considérables. Depuis l’annonce du Conseil du Trésor, le SEAC a travaillé avec la direction d’ACC pour assurer la sécurité de nos membres à travers le Canada, conformément aux directives du CT. Cela n’a pas été sans poser quelques défis à la direction concernant les mesures qu’elle essayait de prendre sans suivre les politiques et les lois appropriées.

La communication s’est faite par l’intermédiaire des membres de l’Exécutif des sections locales et des membres en général qui ont joué un rôle clé dans le partage des informations avec leurs VPR qui m’ont à leur tour fait part des préoccupations des membres. Je tiens à remercier toutes ces personnes d’avoir été nos yeux et nos oreilles dans les bureaux et d’avoir signalé leurs préoccupations en temps utile. Grâce à votre aide, nous sommes en mesure d’intervenir plus rapidement auprès de l’employeur.

Nous savons que le travail à domicile ne fonctionne pas pour tous les membres, et qu’un pourcentage d’entre eux veulent et doivent travailler dans l’environnement du bureau pour leur santé mentale. Nous avons travaillé avec l’employeur par l’intermédiaire des comités nationaux, des sous-comités, des groupes de travail et du Comité d’orientation en matière de SST pour mettre en place les mesures de sécurité dans tous les lieux de travail au Canada. Cette mise en place des mesures de sécurité dans tous les lieux de travail est toujours en cours, le Comité d’orientation en matière SST étant toujours exclu du processus d’élaboration de ces procédures et politiques au sein du ministère qui assurent la sécurité de nos membres. Les bureaux doivent être installés en toute sécurité et correctement aseptisés, notamment par le nettoyage des bouches d’aération avant le retour de tout membre sur un lieu de travail.

Je rencontre l’employeur depuis le début de janvier au sujet des préoccupations du syndicat concernant les problèmes de non-conformité du ministère par rapport à la partie II du Code canadien du travail (CCT). Le SEAC a réussi à faire nommer deux représentants supplémentaires au sein du Comité d’orientation en matière de SST pour aider à représenter les préoccupations de nos membres en matière de santé et de sécurité et pour aider à s’assurer que l’employeur se conforme à la partie II du CCT. Le Comité d’orientation a fait des progrès sur certains points, mais il n’intervient pas là où il devrait le faire conformément à la partie II du CCT. Nous soulevons continuellement auprès de l’employeur ces questions de non-inclusion du Comité d’orientation.

Nous avons constaté à maintes reprises que les documents, procédures et politiques émanant de la Direction de la SST, ne viennent au Comité d’orientation en matière de SST que pour y faire apposer un cachet afin que le Ministère puisse montrer que le Comité d’orientation l’a vu, de sorte que l’employeur peut prétendre qu’il l’a consulté. Cet état de choses est une préoccupation majeure pour moi et pour les représentants du Comité d’orientation en matière de SST, et nous nous efforçons d’apporter les changements nécessaires et efficaces au processus de réflexion de l’employeur sur la participation du Comité d’orientation en matière de SST au sein du portefeuille de la SST du ministère.

Nous avons malheureusement constaté, tout au long de la pandémie, que certains responsables et certaines régions ont posé des gestes peu judicieux et ont essayé de mettre en œuvre certaines façons de faire ou de demander à nos membres quelque chose qui mettait en danger leur santé et leur sécurité. Nous avons dénoncé ces faits lorsqu’ils ont été portés à notre attention ou lorsque nous avons entendu parler de certaines situations fautives afin d’y mettre fin. Parfois, nous sommes arrivés trop tard, car le processus était déjà terminé. Mais cela m’a fait réaliser que tous nos membres ne connaissent pas leurs droits en matière de santé et de sécurité sur le lieu du travail et ne savent pas comment refuser lorsque, à leur avis, acquiescer à une demande mettrait leur sécurité en danger.

Je vais travailler avec les représentants du Comité d’orientation en matière de SST du SEAC pour rédiger un document que nous pourrons envoyer à tous nos membres et qui portera sur leurs droits fondamentaux en matière de santé et de sécurité, y compris pendant une pandémie ou une situation de crise, et sur les personnes à contacter en cas de problème lié à la santé ou la sécurité. Je vais continuer à travailler avec le Comité pour que notre ministère respecte la partie II du CCT et le Règlement canadien sur la santé et la sécurité au travail.

J’ai informé le ministère que j’en suis au stade critique du bouillonnement, en ce qui a trait aux gestionnaires qui font preuve de déloyauté et qui mettent en danger la santé et la sécurité de nos membres. J’ai en outre informé le ministère qu’un autre comportement douteux de gestionnaire mettant en danger la santé et la sécurité de nos membres verrait le syndicat recourir au Programme du travail pour dénoncer toutes les questions de non-conformité.

Les représentants du Comité d’orientation en matière de SST et moi-même suivons de près la situation au sein du ministère et nous nous réunirons à nouveau pour discuter de l’état des choses.

J’avais l’habitude de participer à des réunions bilatérales avec le DG, Opérations en région pour discuter des préoccupations au sein de ce secteur; cependant, celles-ci ont cessé à la suite de ma réunion en février 2020 et aucune autre date de rencontre n’a été prévue depuis.

Je rencontre régulièrement, aux deux semaines, le SMA chargé de la prestation des services, le DG intérimaire chargé du Tribunal des anciens combattants (révision ou appel) et le Bureau de services juridiques de pensions (BSJP). Mes réunions intermittentes avec la DG des RH sont maintenant inscrites au calendrier toutes les deux semaines pour les prochains mois. Même si certaines de ces réunions n’ont lieu que toutes les deux semaines, cela ne m’empêche pas et ne m’a pas empêché de communiquer avec ces personnes directement en cas de problème.

En plus de nos fonctions quotidiennes, j’ai participé très activement aux efforts visant à faire pression sur le gouvernement pour qu’il réponde aux préoccupations urgentes des membres du SEAC. Il s’agit notamment du moral au sein du ministère, de la charge de travail, de l’arriéré des dossiers d’invalidité, des heures supplémentaires excessives, des préoccupations en matière de santé et de sécurité, et de toute une série d’autres questions clés qui ont un impact sur nos membres. Cela nécessite régulièrement des contacts, des communications et des réunions avec les hauts fonctionnaires du ministère à tous les niveaux, de la section locale jusqu’aux paliers régional et national.

Nombre de nos problèmes sont également politiques ou nécessitent une action politique pour les résoudre. À cette fin, j’ai écrit au ministre des Anciens combattants et l’ai rencontré à plusieurs reprises. J’ai également écrit à ses homologues du NPD et du Parti conservateur, j’ai rencontré le porte-parole du NPD pour les affaires des Anciens combattants et j’attends de rencontrer le porte-parole du Parti conservateur. Malheureusement, les lettres écrites au ministre des Anciens Combattants depuis le début de la pandémie sont restées sans réponse.

J’ai réalisé plusieurs entretiens avec les médias concernant l’arriéré au sein du ministère et le nombre de dossiers traités dans le cadre de la gestion des cas, et j’ai écrit des lettres aux rédacteurs en chef en réponse à des articles sur les anciens combattants et notre ministère.

En mars 2020, j’ai présenté un exposé sur l’arriéré devant le Comité consultatif des affaires des anciens combattants (ACVA). J’attends que le Comité procède à la nomination des nouveaux membres et, lorsque la session reprendra, je reviendrai devant ce Comité consultatif pour présenter les résultats de notre sondage sur l’évaluation initiale et le traitement des demandes, les interactions avec la Croix Bleue Medavie, la santé mentale des anciens combattants et de leurs familles, et le processus d’aide aux anciens combattants pour naviguer entre les systèmes. Cette présentation pourrait avoir lieu en novembre, selon la disponibilité du Parlement.

Nous avons terminé le transfert des opérations bancaires à la BMO, et avons officiellement fermé notre compte et terminé nos transactions avec la Banque Laurentienne. Le service à la clientèle est beaucoup plus facile à joindre, à répondre à nos questions et à résoudre rapidement nos problèmes. L’interface en ligne nous évite de devoir surveiller de près les opérations financières quotidiennes de l’Élément, ce qui est l’une des principales responsabilités de la présidence nationale.

J’ai travaillé avec notre agente d’administration financière pour modifier certaines des méthodes comptables, au sein de notre Élément et pour nous conformer aux règles et principes comptables appropriés. Au début, nous avons connu quelques difficultés associées au travail en ligne, mais grâce à la technologie, nous avons pu trouver des solutions pour continuer à travailler comme si nous étions face à face dans un bureau.

Lorsque la pandémie a frappé pour la première fois, nous commencions avec nos nouveaux vérificateurs la vérification de 2019 de l’Élément. Tous les états financiers étaient dans le bureau, bien que l’immeuble ait été fermé à cause de la pandémie. J’ai demandé d’avoir accès à nos finances pour travailler à notre vérification et une fois les documents reçus, nous les avons transmis à notre agente d’administration financière qui a collaboré étroitement avec nos vérificateurs pour scanner les documents, leur envoyer des articles par la poste et procéder à de nombreux échanges par téléphone et par courriel. Nous avons pu achever virtuellement le processus de vérification en 4 mois environ et avons reçu les états financiers vérifiés à la fin d’août.

Comme je l’ai indiqué dans mon dernier rapport, je travaillais avec le ministère pour passer en revue et mettre à jour le mandat national du Comité de consultation patronale-syndicale, mais le ministère a mis ce projet en veilleuse jusqu’au Nouvel An.
J’ai répondu à quelques demandes supplémentaires d’ententes sur les services essentiels (ESE) du ministère et j’ai refusé la plupart de ces demandes parce qu’elles étaient nouvelles et n’avaient pas été présentées lors de la demande initiale et des négociations. L’ESE ayant été complétée, le ministère et moi avons signé l’accord de principe en avril 2019.

Après le début de la pandémie et une fois que le Conseil du Trésor a fourni des informations sur les employés essentiels, le ministère a soumis quelques demandes supplémentaires en invoquant la situation pandémique pour justifier ces demandes. J’ai répondu en août aux demandes supplémentaires reçues et j’attends de voir si le ministère veut déposer son désaccord auprès du CT sur mon refus concernant des postes spécifiques. Comme les membres ont ratifié la convention collective il y a quelques jours, je ne suis pas certaine que le ministère va donner suite aux autres demandes d’ESE qu’il a faites.

Le CNCSP se réunira à la fin du mois d’octobre. Selon ce qui s’est passé au sein du ministère au cours des sept derniers mois, il devrait y avoir une discussion très approfondie.

Nous avons mené un deuxième sondage qui se terminera bientôt; ce sondage est essentiel pour connaître directement les réactions des membres à l’égard du harcèlement, de la discrimination et des incidences sur la santé mentale au sein de notre ministère. Nous avons entendu le ministère à maintes reprises signaler qu’il n’accepterait pas d’informations anecdotiques et qu’il voulait des preuves des préoccupations que nous soulevons depuis un certain temps. On pourrait imaginer que lorsqu’un groupe de représentants soulève les mêmes problèmes pendant plusieurs mois/années à plusieurs paliers, le ministère collaborerait avec nous pour les résoudre plutôt que de rester passif et d’espérer qu’avec le temps, les problèmes/préoccupations s’estompent. Nous augmenterons la pression sur le Ministère et le ministre d’ACC lorsque les résultats du sondage seront connus.

J’ai été heureuse d’apprendre que la libération des VPR sera prolongée jusqu’à la fin de l’exercice, bien que je sois un peu déçue qu’une décision concernant ma demande de libération à plein temps auprès du ministère n’ait pas encore été finalisée.

Au début de l’automne 2019, j’ai entamé des discussions avec le ministère afin de trouver des moyens de mieux soutenir les sections locales à travers le Canada par le biais d’un protocole d’entente. J’ai obtenu le soutien de notre précédent SMA/PS pour un protocole d’accord visant à soutenir les sections locales, bien que rien n’ait été finalisé avant son départ à la retraite. Puis, lorsque les nouveaux DG/RH et SMA/PS sont entrés en fonction, j’ai soulevé les mêmes points avec eux au sujet d’un protocole d’accord. Après quelques discussions, un protocole d’accord d’essai pendant six mois a été conclu et mis en œuvre le 1er octobre 2020.

Ce protocole sera examiné à mi-parcours pour en déterminer la viabilité et l’efficacité afin de voir s’il faut apporter des modifications ou des mises à jour à la suite de la période d’essai. Je souhaite que le ministère appuie en permanence ce protocole d’accord afin de garantir pour nos sections locales et les membres de leur Exécutif une meilleure conciliation vie professionnelle et vie personnelle. Je considère ce protocole d’entente comme un soutien important pour nos sections locales à travers le Canada, et j’espère qu’elles en utiliseront toutes les dispositions du protocole pour soutenir et faire participer leurs sections locales.

Alors que j’écris ces lignes depuis chez moi, je suis attristée de savoir qu’une fois de plus, nous ne serons pas ensemble face à face en tant qu’équipe ni n’aurons nos discussions et nos rencontres en soirée.

Je trouve que ce sont là des éléments clés pour notre équipe et l’excellent travail que nous faisons. Le fait de pouvoir collaborer après nos réunions quotidiennes est toujours un point fort pour moi, car les membres de l’équipe connaissent à fond de nombreux sujets différents. Le rire, la bonne nourriture, les remue-méninges et le partage des frustrations causées par l’employeur en font toujours partie. Les dîners ensemble se transforment en dîners de travail, les longues soirées à discuter dans un hall ou à faire des promenades que j’ai toujours trouvées être une excellente occasion de renforcer l’esprit d’équipe. J’aimerais que nous nous souvenions que même si nous travaillons virtuellement, nous faisons toujours le même travail, pour les mêmes raisons, et nous sommes ici pour nous soutenir mutuellement et apporter des changements pour tout l’effectif du SEAC.

Nous éprouvons de nombreux défis et préoccupations à l’égard du ministère et nous continuerons à travailler en collaboration pour trouver des moyens de remettre en question et d’apporter des changements pour nos membres.

Je terminerai en remerciant sincèrement tous les membres du SEAC ainsi que les dirigeantes et les dirigeants de l’Exécutif national pour leur soutien et leur travail acharné. Je vous prie de rester en sécurité pendant cette période sans précédent. Je donnerai verbalement plus de détails sur mon rapport lors de nos réunions.
Je vous remercie.

En toute solidarité,
Virginia Vaillancourt