J’ai l’impression que je devrais porter une enseigne lumineuse au néon avec les mots « Houston, nous avons un problème. »
La santé mentale est devenue un enjeu majeur dans ma région. Certains bureaux ont favorisé un environnement toxique pendant des décennies, et les vieilles habitudes ont la vie dure. Cependant, c’est le présent et l’avenir qui présentent les plus grands défis. Le processus d’intégration et de formation du ministère est profondément déficient. Je m’adresse sans cesse aux nouveaux employés qui se sentent dépassés par la charge de travail et le manque de formation adéquate pour les tâches qu’on leur demande d’accomplir. J’entends souvent « Ce n’est pas ce à quoi je me suis engagé ». Bien que le Ministère ait pris des engagements répétés à l’égard d’un ratio de 25 dossiers par gestionnaire de cas, ce n’est tout simplement pas la réalité pour la plupart de nos membres de l’Atlantique. L’employeur est en train de les faire craquer. Le Programme de soutien encadré pour les agents des services aux vétérans (ASV) a été mis en œuvre de façon très incohérente, de nombreux ASV ayant déclaré qu’ils ne savent tout simplement pas ce que l’on attend d’eux. Et moins l’on en dit sur la réorganisation des chefs des services administratifs, mieux c’est! Bref, le ministère brûle nos membres comme du bois de chauffage, exigeant qu’ils se brûlent plus intensément et plus longtemps, tout en ne tenant pas compte que nos membres sont épuisés.
Au moment de rédiger le présent rapport, j’ai 13 dossiers actifs, dont plusieurs sont à ce stade depuis plus d’un an. (Lorsque j’ai rédigé cette phrase, à la fin de septembre, il y en avait 9. Le nombre continue de croître.)
La plupart des cas sont des dossiers complexes d’obligation d’adaptation concernant des problèmes de comorbidité physique et mentale. On compte aussi, dans ma région, plusieurs enjeux de violence en milieu de travail, bien que le ministère et moi ne sommes pas d’accord sur ce qui s’applique à cette désignation. Afin de répondre aux exigences de la charge de travail dans ma région, j’ai ajouté une deuxième journée syndicale à mon horaire chaque semaine, au grand mécontentement du ministère. Mais cet ajout n’élimine pas la nécessité de travailler tôt le matin, tard le soir et au moins une demi-douzaine d’heures chaque fin de semaine pour répondre aux besoins de mes membres. Maintenir un équilibre entre le travail et la vie personnelle est une lutte de taille.
Je dirai que j’ai une excellente équipe de présidentes et de présidents de sections locales qui m’appuient. Nos téléconférences mensuelles sont très animées, remplies de discussions éclairées et de collaboration. Toutefois, chacune de ces personnes a aussi déclaré être profondément préoccupée par le fait que le Ministère semble régresser rapidement alors que le SEAC va de l’avant. Toutes ont exprimé des difficultés accrues avec la direction, découlant d’une interprétation beaucoup plus restrictive de la politique et de la convention collective. Dans plusieurs cas, l’Employeur a refusé aux membres de se préparer pour les réunions du CCSP local pendant les heures de travail, contrairement aux dispositions de l’article 14 de la convention collective. Un de mes présidents m’a dit récemment qu’il doit communiquer avec le directeur de secteur intérimaire uniquement par courriel parce que les conversations personnelles sont devenues trop compliquées et « tordues ». Je crois que la récente restructuration du Ministère, y compris la nomination de plusieurs nouveaux gestionnaires et la réaffectation d’autres personnes, est un facteur contributif à cette situation.
Les relations de travail constituent la principale pierre d’achoppement. Qui aurait cru qu’un changement mineur de titre survenu il y a quelques années aurait un impact aussi massif sur les services offerts. Plusieurs gestionnaires de l’Équipe de services aux vétérans (GESV) ont exprimé leurs préoccupations sur la qualité des conseils qu’on leur donne. Les délais de réponse à leurs questions s’allongent également, ce qui permet aux problèmes entre la direction et nos membres de dégénérer et de s’envenimer. Dans d’autres cas, l’employeur n’est pas disposé à discuter de quoi que ce soit avec moi, ou les dirigeantes et les dirigeants des sections locales à moins que les relations de travail ne soient en jeu. Non seulement cela rend l’établissement d’horaire insupportablement difficile (et ennuie au plus haut point mon propre gestionnaire), mais cela élimine complètement toute possibilité de tenir une discussion informelle. Bien que quelques agents des relations de travail se soient surpassés pour aider mes membres, j’ai rencontré beaucoup plus de personnes qui adoptent immédiatement une attitude conflictuelle et qui ne sont pas intéressées par la collaboration. « La victoire », c’est la réalité aux Relations de travail, semble-t-il.
J’espère que ces problèmes sont propres à l’Atlantique. S’ils ont une portée nationale, nous avons de très graves problèmes.
En toute solidarité,
Edwin MacDonald
Vice-président régional de l’Atlantique