Depuis 2015, les Nations Unies marquent la Journée internationale de commémoration des victimes du crime de génocide, d’affirmation de leur dignité et de prévention de ce crime,
Un avocat polonais, Raphael Lemkin, a été le premier à concevoir le concept de génocide en réponse aux atrocités perpétrées contre la population arménienne de l’Empire ottoman, entre 1915 et 1923.
En ce jour, nous nous souvenons des victimes de génocide. Les gens du monde entier sont encouragés à tirer des leçons du passé et à prendre des mesures pour prévenir les atrocités futures.
Cette date marque l’adoption par les Nations Unies de la convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime de génocide. À la suite des horreurs de l’Holocauste, la convention a souligné l’engagement de la communauté internationale à « ne plus jamais » commettre de génocide et a défini le génocide.
Le secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a déclaré : « En fin de compte, la prévention du génocide concerne l’ensemble de la société. Il est crucial que nous nous donnions tous la main pour défendre les principes d’égalité et de dignité humaine et pour réparer les fissures et la polarisation qui sont si répandues dans nos sociétés aujourd’hui. »
La Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide définit, en son article 2, le génocide comme étant « l’un quelconque des actes ci-après, commis dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux… »
Saviez-vous que l’article 2 de la Convention comprend :
- Le meurtre de membres du groupe;
- L’atteinte grave à l’intégrité physique ou mentale de membres du groupe;
- La soumission intentionnelle du groupe à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle;
- Les mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe;
- Le transfert forcé d’enfants du groupe à un autre groupe.
- La Convention confirme, en son article 1, que le génocide, qu’il soit commis en temps de paix ou en temps de guerre, est un crime en droit international, que les Parties s’engagent « à prévenir et à punir ». Il incombe au premier chef à l’État où le génocide est commis de prévenir ce crime et d’y mettre fin.
https://www.un.org/fr/observances/genocide-prevention-day
Les dix étapes du génocide par le fondateur et président de Genocide Watch, Dr Gregory Stanton; « Le génocide est un processus qui se développe en dix étapes prévisibles, mais non inexorables. A chaque étape, des mesures préventives peuvent l’arrêter. »
Ce modèle vise à décrire les processus qui conduisent au génocide.
Les 10 Étapes d’un génocide
- La classification : Division des personnes entre « nous » et « eux » par des groupes en position d’autorité.
- La symbolisation : Les personnes sont forcées de s’identifier;
- La discrimination : Les personnes commencent à faire face à la discrimination systémique;
- La déshumanisation : Le groupe victime est assimilé à des animaux, des insectes ou des maladies;
- L’organisation : L’État crée des groupes spéciaux (policiers/militaires) pour appliquer les politiques;
- La polarisaiton : L’État diffuse de la propagande pour retourner la population contre le groupe;
- La préparation : Début de prise de mesure officielle de déportation/transfert des personnes;
- La persécution : Début des meurtres, vols de propriété, massacre au cours des procès;
- L’extermination : Élimination en bloc du groupe. Il s’agit d’extermination et non d’assassinat, car les personnes ne sont pas considérées comme des êtres humains;
- Le déni : L’État nie avoir commis des crimes.
Stanton, Gregory (2012) Les 10 étapes d’un génocide, Genocide Watch
Nelson Mandela