Les Canadiennes et les Canadiens servent fièrement depuis toujours leur pays et nos alliés. Des millions de Canadiennes et de Canadiens ont combattu l’ennemi dans chaque conflit majeur et ils ont perdu la vie, des membres et la santé dans des circonstances les plus atroces que l’on puisse imaginer.
- Parmi les 619 636 hommes et femmes qui ont servi dans les Forces armées canadiennes pendant la Première Guerre mondiale, 66 655 ont perdu la vie et 172 950 ont été blessés. Près d’un Canadien sur dix s’étant rendu au front n’en est pas revenu.
- Pendant les six années de conflits de la Deuxième Guerre mondiale, plus d’un million d’hommes et de femmes se sont enrôlés dans les Forces armées canadiennes et 45 000 ont donné leur vie pour la paix et la liberté.
- Près de 27 000 Canadiennes et Canadiens ont combattu pendant la guerre de Corée et 7 000 ont servi pendant la période entre le cessez-le-feu et la fin de 1955. Près de 1 600 soldats canadiens ont été blessés et plus de 500 ont été tués.
Compte tenu des sacrifices consentis par les Canadiennes et les Canadiens, il est tout à fait légitime que le Canada ait développé des programmes spéciaux pour s’occuper de nos anciens combattants et leurs familles. En 1916, un hôpital pour convalescents militaires a été établi à Deer Lodge pour les soldats revenant du front après avoir servi pendant la Première Guerre mondiale. Depuis ce jour, des employé-e-s du gouvernement fédéral prodiguent soins et attention aux anciens combattants Canadiens qui reviennent au pays.
Après la Deuxième Guerre mondiale, le ministère des Affaires des Anciens combattants nouvellement formé et le ministère des Pensions et de la santé nationale qui l’avait précédé, ont élaboré un plan pour aider à la réadaptation d’un million de jeunes anciens combattants. Lorsqu’on a doté des postes à la fonction publique fédérale, on a accordé la priorité aux anciens combattants.
Au début, le personnel des hôpitaux et des bureaux du ministère nouvellement formé ne comptait que des anciens combattants, mais ces anciens combattants ont vieilli, et il a fallu un nouveau corps professionnel de Canadiens et de Canadiennes pour prodiguer des soins à ceux et celles qui avaient si bien servi leur pays. À mesure que grandirent les besoins, le ministère connut lui aussi une expansion et peu à peu, les personnes embauchées par le ministère ont commencé à former des organisations peu structurées de membres du personnel et enfin, en 1952, l’Association nationale des employés du Ministère des Affaires des anciens combattants, une partie de la Fédération du Service civil voyait le jour.
En 1954, cette association est devenue la première association d’employé(e)s fédéraux à être reconnue par le gouvernement fédéral; c’était le début d’une nouvelle ère pour les travailleuses et les travailleurs du secteur public fédéral. Les douze années qui ont suivi ont été très stimulantes pour notre association qui a tenu des réunions d’un bout à l’autre du Canada pour stimuler l’adhésion des membres.
Aux débuts des années 60, les actions de l’employeur ont provoqué chez les membres de l’association des frustrations de plus en plus grandes. Ces derniers étaient indignés de voir leur salaire maintenu artificiellement bas. La technologie commençait à menacer bien des postes, et la promesse solennelle d’assurer la sécurité d’emploi se détériorait continuellement.
Compte tenu de tout ce qui se passait, il n’est pas étonnant que les membres de toutes ces associations aient été disposés à entreprendre la prochaine étape – la formation des syndicats ouvriers.
Selon les dossiers officiels du Musée canadien des civilisations,
Les gouvernements réagirent mal à la décision des employés de lutter contre ces changements en se syndiquant. Le gouvernement fédéral et la plupart des gouvernements provinciaux refusèrent au départ d’accorder le droit à la négociation collective. Le climat commença à s’échauffer chez les fonctionnaires vers le milieu des années 60 devant ce qu’ils qualifiaient d’inertie des pouvoirs publics. Le problème venait en partie du fait que les travailleurs n’avaient guère de moyens de pression pour forcer l’attention du gouvernement puisque les employés fédéraux et provinciaux, à l’exception de ceux de la Saskatchewan, ne disposaient pas légalement du droit de grève.
En 1964, on a entamé les discussions pour créer une organisation nationale des employé(e)s des anciens combattants. Cette idée a plu à J.C. Carlo, un ancien combattant de la Deuxième Guerre mondiale, qui travaillait comme commis au Ministère des Affaires des anciens combattants à Québec et dont la vision ne se limitait pas à un syndicat pour son ministère; de fait, il envisageait la création d’un syndicat pour tous les travailleurs et les travailleuses de la fonction publique fédérale. À titre de président de l’Association nationale des employés du Ministère des Affaires des Anciens combattants, J.C. Carlo a convoqué, au début de 1966, une réunion de tous les dirigeants des autres associations du gouvernement fédéral qui regroupaient en majeure partie des anciens combattants pour discuter de la création d’un seul syndicat représentant tous les travailleurs et les travailleuses du gouvernement fédéral. Plus tard, la même année, des congrès de fondation ont eu lieu pour notre nouvel Élément, l’Élément du Ministère des Affaires des Anciens combattants et notre nouveau syndicat, l’Alliance de la Fonction publique du Canada. Bien sûr, nous savons tous que J.C. Carlo, un ancien combattant de la Deuxième Guerre mondiale, fut le premier président national de l’Élément du Ministère des Affaires des Anciens combattants. Le premier président de l’AFPC, Claude Edwards, était également un ancien combattant et un membre de l’ANEMAAC.
Bien avant que le gouvernement adopte en 1966 la loi autorisant la négociation collective, les activistes et les leaders bâtissaient déjà notre syndicat, l’Alliance de la Fonction publique du Canada. Eh oui, consœurs et confrères, un membre du SEAC, le confrère J.C. Carlo, a joué un rôle de chef de file. De fait, J.C. Carlo, un ancien combattant de la Deuxième Guerre mondiale, est le grand-père de l’Alliance de la Fonction publique du Canada. Pouvez-vous croire que la majorité des membres de notre syndicat étaient tous des anciens combattants à l’époque?
Bien sûr, le gouvernement du Canada a adopté la loi qui a autorisé la négociation collective, mais il l’a fait pour apaiser les travailleuses et les travailleurs et les associations des anciens combattants, tout en les contrôlant. Le gouvernement fédéral a présenté puis adopté la Loi sur les relations de travail dans la fonction publique et la Loi sur l’emploi dans la fonction publique en 1966, mais notre Élément, l’Élément du Ministère des Affaires des Anciens combattants, et notre syndicat, l’Alliance de la Fonction publique du Canada étaient unis et prêts à y faire face.
Les trente dernières années n’ont pas été faciles pour nos membres ou le ministère. La décision du gouvernement d’éliminer progressivement ou de fermer la plupart des hôpitaux a provoqué un grand choc, mais nous avons survécu. En 1990, nous avons changé le nom de notre Élément qui est devenu le Syndicat des employé(e)s des Anciens combattants. Nous avons vu une grande partie de nos membres réinstallés à la suite de la régionalisation dans la pittoresque province de l’Île-du-Prince-Édouard et la magnifique ville de Kirkland Lake, et le ministère est devenu Anciens combattants Canada. Nos anciens combattants ont vieilli et sont décédés, et les rumeurs voulant que notre ministère soit réorganisé ou disparaisse ont commencé à courir.
Puis, une chose très étonnante s’est produite. Pour emprunter les paroles de Mark Twain, » les rumeurs de notre disparition sont grandement exagérées. » Aujourd’hui, le SEAC et le Ministère connaissent une nouvelle croissance. Même s’il n’y a pas eu de guerre mondiale au cours des trente dernières années, des Canadiennes et des Canadiens sont allés au front, ont été blessés et sont morts en servant leur pays en Europe, en Asie, et au Moyen Orient.
De Chypre à la Bosnie, de l’Albanie à l’Afghanistan, les casques bleus, les réservistes et les soldats ont entrepris des missions essentielles mais très dangereuses. On compte plus de 45 000 anciens combattants canadiens de la guerre au Vietnam. Et la guerre moderne apporte ses propres formes d’horreur. Cette horreur se manifeste par les atrocités dont sont témoins nos soldats et nos casques bleus. Les purifications ethniques, les tueries, les agressions sexuelles et les viols, les actes de terrorisme isolés et planifiés ne sont que certains des événements dont nos femmes et nos hommes ont été témoins. Ces actes criminels sont des horreurs d’ordre personnel, physique et médical imposées à ces mêmes femmes et ces mêmes hommes qui souffrent de ce que nous appelons maintenant le stress post-traumatique, ce qui constitue une autre facette de notre mandat.
Un réseau de cliniques pour traumatismes liés au stress opérationnel a été établi. Ces cliniques sont pourvues d’équipe de professionnels qui travaillent en étroite collaboration pour fournir des soins spécialisés aux clients souffrant de trouble mental. Le Centre national de l’Hôpital Ste-Anne assure le développement et la gestion du réseau de ces cliniques. Les approches de traitement dans les cliniques TSO sont fondées sur les pratiques exemplaires et sont personnalisées pour répondre aux besoins individuels des clients.
En reconnaissance de la contribution des militaires canadiens au pays et dans le monde, le gouvernement du Canada a adopté une nouvelle loi communément appelée la nouvelle Charte des anciens combattants. Cette nouvelle loi représente la plus grande réforme des avantages accordés aux vétérans canadiens depuis 60 ans.
La nouvelle Charte des anciens combattants a vu le jour en 2006 et elle offre les programmes et les services suivants :
des services d’aide au placement, une indemnité d’invalidité et d’autres avantages, une assurance-santé collective, des services de réadaptation, des avantages financiers, une gestion individualisée des cas ainsi que de l’aide aux familles des militaires.
La création d’un poste d’ombudsman a été annoncée en avril 2007. Le mandat de l’ombudsman consiste à aider les anciens combattants à faire entendre leurs préoccupations et à faire avancer leurs dossiers. Il veille aussi au respect de la Déclaration des droits des anciens combattants.
Dernièrement, des mesures législatives en faveur des anciens combattants alliés et de leurs familles ont reçu la sanction royale. En vertu des modifications, les anciens combattants alliés à faible revenu de la Seconde Guerre mondiale qui vivent au Canada depuis au moins 10 ans auront droit à allocation d’ancien combattant et aux avantages médicaux qui en découlent.
Notre tâche qui consiste à servir les anciens combattants du Canada est loin d’être terminée. Nous accueillons ce nouveau mandat et les nouveaux défis qu’il comporte, soit de servir les anciens combattants, les casques bleus, les réservistes, les forces armées, la GRC et la marine marchande.
En dernier lieu, nous tenons à rendre hommage à nos prédécesseurs, aux membres de l’Exécutif national passés et présents, aux dirigeants et dirigeantes des sections locales ainsi qu’à tous ceux qui, de près ou de loin, soutiennent la cause syndicale. Un merci tout particulier à ceux et celles qui travaillent à améliorer le sort de nos anciens combattants.
Nous vous encouragons à être fiers de votre double mission, soit de servir les anciens combattants et leur famille et de soutenir votre syndicat.