La santé mentale : comment en traiter avec les membres

Ces stratégies peuvent vous aider à avoir des conversations positives avec les employé-e-s et à éviter de déclencher des réactions négatives.

Donnez la priorité à la confidentialité et à l’anonymat. Même si la santé mentale est normalisée dans leur lieu de travail, certains membres peuvent ne pas être à l’aise d’en discuter, surtout s’ils sont aux prises avec une toxicomanie, un traumatisme ou des pensées suicidaires. Rassurez les membres que vous vous préoccupez avant tout de la protection de leur vie privée et que leur recours aux ressources en santé mentale ne sera jamais surveillé ou suivi à la trace.

  1. Obtenez l’information dont vous avez besoin sans être indiscret. Il est de la plus haute importance de respecter la vie privée. À moins que votre travail exige de connaître le détail des troubles de santé mentale – particulièrement dans le cas d’un événement traumatisant – ne vous sentez pas obligé d’entrer dans les détails. S’il vous faut de l’information détaillée, il vaut peut-être mieux acheminer le membre vers son professionnel traitant en santé mentale pour qu’il l’obtienne dans un contexte sécuritaire et contrôlé.
  2. Commencez par écouter pour comprendre le point de vue et l’état émotionnel de l’employé-e. Demandez des précisions pour vous assurer de bien comprendre son point de vue. N’exprimez ni accord, ni désaccord. Confirmez tout simplement que vous comprenez son point de vue.
  3. Encouragez l’employé-e à se concentrer sur des solutions qui l’aident à bien accomplir son travail. Bien que votre rôle le leader consiste à voir à ce que les solutions permettent aussi d’atteindre les buts et objectifs de l’emploi, les employé-e-s sont beaucoup plus susceptibles de s’engager à obtenir des résultats à long terme s’ils donnent le pas à l’établissement des solutions. 
  4. Choisissez le style de communication qui convient le mieux à la situation. Vous faire la main à la sélection d’approches au sein d’un éventail de celles-ci vous permet de changer de cap si le style que vous avez choisi initialement n’est pas efficace. Apprenez à assumer la responsabilité plutôt que le blâme à l’égard des difficultés de communication en reconnaissant que la conversation ne va pas dans le bon sens et en demandant si vous pouvez essayer de nouveau. Choisissez une approche différente afin de réorienter la conversation dans le bon sens. Demandez au membre la méthode qu’il préfère. Certaines personnes adorent bavarder au téléphone alors que d’autres risquent de paniquer à l’idée de se confier au téléphone. Soyez souple et travaillez de façons qui mettent le membre à l’aise.
  5. Mettez l’accent sur ce qui est positif. La maladie mentale est une question sérieuse, mais il est possible d’en traiter de telle sorte que les gens se sentent compris, appréciés et pleins d’espoir. N’oubliez jamais de vous assurer que le membre trouve qu’il a un plan d’action clair pour régler le problème.
  6. Aidez à fixer des objectifs précis qui sont réalistes et qui peuvent être atteints une étape à la fois.
  7. Fixez des délais précis. Cette stratégie vaut tant pour vous-même que pour le membre. Il est bon de bien organiser ses efforts en fonction du but à atteindre plutôt que de ce qui est arrivé au membre.
  8. Ne tenez pas pour acquis que vous savez ce dont la personne a besoin. Demandez comment vous pouvez aider le membre. Écoutez attentivement la réponse.
  9. Assurez un soutien émotionnel. Vous pouvez jouer un rôle important pour aider une personne qui ne se sent pas bien à se sentir moins seule et moins honteuse. Ce n’est pas sa faute si elle est malade, mais il se peut qu’elle ait l’impression que ce l’est. Encouragez-la à avoir de l’espoir.
  10. En fin de compte, vous visez à aider l’employé-e à dresser un plan pour assurer sa propre réussite. Votre langage et votre style de communication sont des facteurs critiques pour bien le faire. 
  11. Indiquez la possibilité d’obtenir des mesures d’adaptation au besoin.
  12. Donnez accès au Programme d’aide aux employé-e-s (PAE) et rappelez que tout traitement s’inscrivant dans le cadre de celui-ci est couvert par le RSSFP.
  13. Assurez l’employé-e que les rencontres avec un fournisseur de services du PAE sont confidentielles.
  14. L’employeur a l’obligation de prendre des mesures d’adaptation aux besoins des employé-e-s ayant un handicap. L’employeur doit apporter des modifications au milieu de travail ou à l’emploi si une personne en a besoin pour accomplir son travail. Pour la personne ayant un handicap mental, il peut s’agir d’un retour progressif au travail, d’un assouplissement des heures de travail ou d’une réduction des facteurs de stress au travail.
  15. Si l’employeur ne prend pas des mesures d’adaptation aux besoins du travailleur ou de la travailleuse, celui-ci ou celle-ci peut déposer un grief et/ou porter une plainte interne.
  16. Les personnes ayant un handicap mental font souvent l’objet de stigmatisation et de discrimination en milieu de travail. La législation sur les droits de la personne et nos conventions collectives interdisent la discrimination fondée sur le handicap, qui peut être mental. Si vous avez fait l’objet de discrimination au travail par un traitement inéquitable, un harcèlement ou un refus d’adaptation, parlez à un-e représentant-e de votre Élément de la possibilité de déposer un grief et une plainte à la Commission canadienne des droits de la personne. 
  17. Le site Web suivant, qui est utile et comprend de bons outils, m’a été recommandé par un bon ami psychologue :

https://www.strategiesdesantementale.com/

Santé mentale : relever les indices et obtenir de l’aide

Selon la Commission de la santé mentale du Canada, une personne sur cinq vivant au Canada éprouve un trouble de santé mentale ou une maladie mentale. Les troubles de santé mentale et les maladies mentales sont la principale cause de handicaps au Canada. Les maladies psychologiques affectent la plupart des gens vers le milieu de leur vie de travail, ce qui réduit la productivité de la population active.

Certains de ces troubles de santé mentale découlent du milieu de travail, soit :

  • du stress professionnel
  • d’inquiétudes technologiques
  • de la charge de travail ou de la conciliation travail-vie personnelle
  • de la violence (par exemple l’intimidation et le harcèlement)

Des études de Statistique Canada ont indiqué que 47 % des travailleurs et travailleuses du Canada estiment que leur travail est la partie la plus stressante de leur journée et de leur vie. Il est fort probable que certains de vos collègues de travail aient des troubles de santé mentale et/ou présentent des symptômes de maladie mentale. Voici des conseils à ce sujet :

Relevez les indices

Le fait de reconnaître ces indices n’est pas concluant et ils doivent être interprétés par un professionnel agréé en santé mentale :

  • Repli sur soi-même
  • Baisse de productivité
  • Difficulté à se concentrer et à réfléchir
  • Sensibilité accrue aux stimuli (lumières, odeurs, sons, etc.)
  • Apathie à l’égard du milieu de travail, de ses collègues de travail
  • Illusion/soupçon d’être exclu intentionnellement ou pris pour cible, paranoïa
  • Anxiété, nervosité
  • Comportement inhabituel ou atypique
  • Troubles du sommeil et de l’appétit; diminution de l’hygiène personnelle
  • Sautes d’humeur radicales et subites; polarisation des émotions

Comment pouvez-vous aider un collègue de travail qui présente des signes de maladie mentale ou qui est atteint d’une maladie mentale?

  • Demandez-lui ce que vous pouvez faire pour l’aider
  • Pratiquez l’E.P.R. : Empathie, Prévenance et Respect
  • Gardez l’esprit ouvert et pratiquez l’écoute active
  • Abstenez-vous de porter des jugements : votre collègue a besoin d’un confident pouvant les aider et non d’un juge
  • Encouragez-le à demander l’aide d’un professionnel ou une évaluation professionnelle
  • Continuez à le faire participer aux activités professionnelles et sociales
  • Voyez à ce qu’il se sente bienvenu à son retour au travail (après un congé)

Employeurs de compétence fédérale

Les employeurs de compétence fédérale doivent se conformer au Code canadien du travail (Partie II) et au Règlement canadien sur la santé et la sécurité au travail : Fiches d’information

Ministères relevant du Conseil du Trésor

Les ministères relevant du Conseil du Trésor doivent respecter le Code canadien du travail (Partie II) et le Règlement canadien sur la santé et la sécurité au travail. De plus, le Conseil du Trésor a établi des politiques et des directives supplémentaires dans le cadre du Programme de santé au travail de la fonction publique

Les commandements des délégué-e-s syndicaux

TOUJOURS

  • Pratiquer l’E.P.R. (empathie, prévenance et respect) : garder l’esprit ouvert et pratiquer l’écoute active facilitera la communication.
  • Établir les paramètres de sécurité de l’employé-e et du lieu de travail : l’employé-e comporte-t-il un danger pour lui-même ou pour les autres? Le lieu de travail est-il sécuritaire pour le membre?
  • Signaler sans tarder toute menace imminente de l’employé-e pour lui-même ou les autres en composant le 9-1-1 (crise de santé mentale, violence physique, infraction criminelle).
  • Consulter son agent-e des relations de travail (ART) et le tenir au courant (évolution de la situation, augmentation des soins, gravité du cas).
  • Se familiariser avec les services, les programmes nationaux et provinciaux, les réseaux de soutien et les lignes secours.
  • Persévérer. Les questions de santé mentale sont nécessairement de nature délicate et peuvent être à forte charge émotionnelle. Demandez de l’aide à votre réseau syndical.
  • Militer en faveur de la sensibilisation à la santé mentale au travail et d’un milieu dénué de harcèlement.
  • Indiquer au membre tous les recours et toute l’aide disponible.
  • Accomplir son devoir de juste représentation (DJR).
  • Respecter les délais.
  • Se reporter au Guide des délégué-e-s syndicaux pour connaître les rôles des délégué-e-s syndicaux.
  • Consigner les interactions avec toutes les parties intéressées : employeur, membre, témoins.
  • Sauvegarder la documentation : messages de courriel, journaux, notes.
  • Dans les cas où vous vous sentez mal à l’aise ou mal préparé pour traiter un cas ayant trait à la santé mentale, assurez-vous d’aiguiller le membre vers un autre représentant syndical (p. ex., votre vice-présidente ou vice-président régional ou le champion de la santé mentale du SEAC).
  • Savoir quand demander de l’aide :
    • Profiter du réseau des délégué-e-s syndicaux de l’AFPC (SEAC) (p. ex., les chefs délégué-e-s syndicaux, les dirigeant-e-s des groupes et les équipes de consultation).
    • Communiquer avec la représentante ou le représentant en matière de santé et de sécurité au travail de votre lieu.

JAMAIS

  • Assumer le rôle du professionnel ou du conseiller en santé mentale.
  • Diagnostiquer l’état psychologique d’un membre.
  • Divulguer des renseignements confidentiels (à moins qu’il soit établi qu’il existe une menace imminente).
  • Imposer des recours ou des conseils ou solutions non demandés au membre.
  • Sous-estimer la gravité des problèmes de santé mentale et cas de maladie mentale en milieu de travail.
  • Employer des termes incendiaires ou tendancieux qui risquent d’aggraver le problème.
  • Agir de manière arbitraire ou discriminatoire ou de mauvaise foi.
  • Négliger ou éviter les membres. Chaque question doit être traitée, même si cela exige de demander au membre de s’adresser à un-e représentant-e plus approprié-e.

Ressources d’auto-assistance

Cybersanté mentale

Services en santé mentale, thérapeutes/conseillers, aide et soutien dans votre communauté.

Stress professionnel et anxiété

Association canadienne des troubles anxieux

Pour obtenir de l’aide ou trouver le centre de détresse le plus proche, composez le 1‑800‑64-PANIC
Courriel : contactus@anxietycanada.ca

Prévention du suicide

L’Association canadienne pour la prévention du suicide : Espoir. Aide. Guérison.

L’ACPS fournit de l’information et des ressources visant à réduire le taux de suicide et à minimiser les conséquences négatives du comportement suicidaire. De plus, elle donne les coordonnées des centres de détresse de tout le Canada :

Si votre vie est en danger ou que vous connaissez une personne dont la vie est en danger, composez le 9-1-1 dès maintenant.

La Fondation LifeLine Canada : Espoir. Amour. Soutien. La Fondation diffuse un vaste éventail d’informations, de la documentation de sensibilisation et des stratégies de prévention pour aider les personnes en détresse. Son application et son site Web donnent un accès immédiat à des conseils et à des soutiens pour les personnes en crise et celles qui ont subi la dévastatrice perte d’un être cher s’étant suicidé. Téléchargez l’appli et obtenez plus d’information

Ressources supplémentaires

Commission de la santé mentale du Canada (CSMC)

Protégeons la santé mentale au travail (GM@W) est une trousse de ressources unique en son genre, gratuite et exhaustive destinée à protéger et à promouvoir la santé et la sécurité psychologiques en milieu de travail.

Téléchargez : Together Against Stigma: Changing How We See Mental Illness (pdf)
GM@W: 1-800-668-4284

La CSMC a lancé la Norme nationale du Canada sur la santé et la sécurité psychologiques en milieu de travail. Cette norme pose un cadre sur ce qui suit :

  • Évaluation des risques psychologiques au travail
  • Prévention des risques ou réduction de leurs effets
  • Amélioration de la santé et de la sécurité psychologiques
  • Contrôle des résultats.